Tantara n'i Madagasikara

Friday, December 28, 2018

Résultats provisoires du second tour Rajoelina 55,66%, Ravalomanana 44,34%

La proclamation des résultats provisoires du scrutin du 19 décembre a eu lieu hier à Alarobia, au siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), comme prévue. Ces résultats confirment une fois de plus la victoire du candidat Andry Rajoelina au second tour de l’élection présidentielle. Ce dernier a obtenu 2 587 035 des suffrages exprimés (55,66%) contre 2 061 051 voix (44,34%) pour le candidat Marc Ravalomanana. Il reste ainsi la confirmation de cette victoire par la Haute cour constitutionnelle (HCC) pour que l’ancien président de la Transition la savoure pleinement.
La Ceni a certes révélé des anomalies à l’issue des confrontations des résultats par bureau de vote selon la demande du candidat N° 25 ou encore lors des vérifications des matériels de vote effectuées avec l’organe en charge de l’élection pour plus de transparence, mais elle réitère qu’elle ne dispose ni le droit ni le pouvoir d’apporter des changements aux résultats provisoires vis-à-vis de la loi en vigueur sur le sol malgache.
Seuls, les hauts commissaires constitutionnels sont habilités à juger les contentieux électoraux. En tant que juges électoraux, ils ont la compétence d’annuler ou de valider des voix en fonction des requêtes reçues. Les partisans de Marc Ravalomanana auraient déjà déposé des requêtes auprès de cette juridiction hier pour contester ces anomalies. L’issue de ces requêtes pourrait apporter un changement ou non aux résultats officiels que la HCC devra proclamer dans les dix jours à venir, conformément à la loi en vigueur dans le pays.
La commission électorale a néanmoins révélé la non considération des résultats dans six bureaux de vote à la suite des procès-verbaux de carence établis par les Sections de recensement des matériels de vote (SRMV). Ce sont les bureaux de vote de Tsararano et Antsinanandrano, commune Komajia, district de Mampikony, Tsimikaroke commune Maroalimpody district d’Ambovombe Androy, Mandoha et Bemantsaky commune Esira, district d’Amboasary Atsimo et le bureau de vote de Gimotro, commune Mahabo, district de Betroka. Aucune opération de vote n’a eu lieu dans ces bureaux de vote, selon la Ceni.
Pour l’heure et malgré tout, le candidat Andry Rajoelina s’est montré très confiant et s’apprête déjà à reprendre le pouvoir. A la sortie de la Ceni, il a déclaré que depuis le premier tour, il a toujours mené cette course à la présidentielle et que cela se confirme encore cette fois-ci avec des centaines de milliers d’écarts de voix entre lui et son adversaire. Concernant les anomalies constatées, il a indiqué que cela a déjà été le cas lors du premier tour et cela ne devrait pas apporter de grand changement sur les résultats officiels de la HCC.
Le candidat Marc Ravalomanana qui n’a pas assisté à la proclamation des résultats provisoires du scrutin du 19 décembre a organisé une conférence de presse à son QG à Bel’Air. Lors de cette rencontre avec les journalistes, le directeur de campagne de ce candidat a expliqué que l’équipe de ce candidat a préparé les requêtes pour annulation de l’ensemble de l’opération électorale pour cause de fraudes massives et de non-respect de la loi en vigueur par la Ceni. Parmi les preuves évoquées, il indique l’inexistence de numéro de série dans les bulletins uniques utilisés lors de cette élection.
Résultats provisoires du second tour  Rajoelina 55,66%, Ravalomanana 44,34%

Madagascar: Andry Rajoelina, retour gagnant

DJ dans les soirées branchées de la capitale, entrepreneur, chef de parti, président non élu puis chef d’Etat choisi par les Malgaches. Andry Rajoelina a eu plusieurs vies.
Il a 34 ans en 2009, lorsqu’il force le président de l’époque, un certain Marc Ravalomanana, à démissionner. Il prend le pouvoir et devient alors le plus jeune dirigeant africain en exercice. L’homme quitte la sphère politique en 2014, quand la communauté internationale refuse sa candidature à la présidentielle. Il apporte alors son soutien à un candidat, son ancien ministre des Finances, Hery Rajaonarimampianina.
Pendant cinq ans, Andry Rajoelina ne s’exprime pas, mais reste chef de son parti, le MAPAR. Pour finalement réapparaître début 2018 avec une idée en tête : remporter l’élection présidentielle et acquérir sa légitimité démocratiquement. Une discrétion qui lui a permis de réapparaître en homme nouveau. « Pendant tout ce temps, je me suis préparée pour sauver Madagascar », répète-t-il depuis son retour. Une stratégie qui avait pour but de montrer qu'il ne répéterait pas les erreurs commises lorsqu'il était président de la transition. Une période pendant laquelle il avait été critiqué pour son inexpérience.
Président de la province et des plus modestes
Communication léchée, moyens faramineux, comme ses arrivées en meeting en hélicoptère : Andry Rajoelina ne recule devant rien pour convaincre la population, jusqu’à promettre de faire de Tamatave, une ville située sur la côte Est, un nouveau Miami. Dans son programme, plus mesuré, il se revendique de la social-démocratie et cite Gehrard Schröder et Tony Blair. Mais Andry Rajoelina a surtout beaucoup misé sur le vote des provinces et notamment des côtes. Enchaînant jusqu'à dix meetings par jour dans les différentes régions de Madagascar, faisant rêver la population avec des promesses de construction de grandes infrastructures. Ses habitants ont massivement voté pour lui.
Autres électeurs à qui il a su parler : les habitants des bas quartiers. Quand Marc Ravalomanana a lui plutôt obtenu le plébiscite de la bourgeoisie Merina, dans le centre de l'île. Un vote insuffisant pour l'emporter.
Autre point plus superficiel, mais qui a joué en sa faveur le jour de l'élection, c'est la jeunesse d'Andry Rajoelina, 44 ans. C'est d'ailleurs sur cela qu'il a bâti une bonne partie de sa campagne, rappelant à chacun de ses meetings que Madagascar avait besoin d'un président jeune et dynamique, n'hésitant pas à se moquer de l'âge de Marc Ravalomanana, 69 ans.
Ce fils de colonel, issu de la classe moyenne, sera même parvenu à faire oublier son passé de président non élu en réussissant le pari de se faire élire démocratiquement dix ans après ce que l’essentiel de la communauté internationale avait qualifié de coup d’Etat.

Selon les résultats provisoires publiés par la Céni jeudi, Andry Rajoelina a remporté l'élection présidentielle malgache. L'ex-président de la transition arrive cette fois au pouvoir par les urnes.



Selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale, Andry Rajoelina sort vainqueur de la présidentielle avec 55,66% des suffrages.

Madagascar: Andry Rajoelina, retour gagnant